La chronique de Guillaume Macaire : Pieux, Dutronc et les fesses en l'air
Les reconnaissez-vous ? Le 29 mars 1987 à Auteuil, Christophe Pieux, alors âgé de 20 ans, remporte sa 1e course à Auteuil pour Guillaume Macaire, pour qui il travaille alors, sous la casaque du Dr Benoit Gabeur, splendide avec son allure de premier de la classe.
A 20 ans en 1987, Christophe Pieux n'avait pas encore adopté le style qui l'a rendu célèbre. Il montant encore "classique" en prenant son cheval bien entre les jambes. (PHOTOS APRH)
" La course des légendes à Deauville ce week-end donnera l’occasion à Christophe Pieux de remettre les couleurs pour « le fun… ». Au delà du coté ludique de cette prestation il reste que ce célèbre jockey a marqué d'un sceau indélébile son époque laissant à la postérité un record qui n'est pas prêt d'être égalé. Son style si particulier a fait des émules, et d'aucuns ont cru qu'il suffisait de raccourcir ses étriers pour lui emboîter le pas. Ceux qui ont toujours rêvé d'avoir les fesses en l'air, comme dans la chanson de Jacques Dutronc, n'ont pas forcément tout compris.
Si Christophe Pieux, en artiste qu'il était, a crée un genre bien à lui, n'oublions pas qu'il avait commencé par des fondamentaux établis depuis des lustres, et je peux l'affirmer vraiment car je suis précisément celui qui lui a inculqué ces bases fondamentales et en droit fil, je fus le premier à le faire monter en courses à obstacles et à lui faire gagner des courses.
" Il montait la jambe à l'équerre "
A cette époque, et les photos sont là pour en attester, il montait "la jambe à l'équerre". Ce n'est qu'après qu'il a trouvé son style propre guidé par le talent génial qui était en lui. Mais n'allez pas croire que Picasso ou même d'autres artistes au style si particulier ont toujours peint de la même manière que celle qui les a portés au firmament. Eux aussi ont appris les bases de façon classique. Ils ont, avec le temps, trouvé leur style.
Hélas, beaucoup de jeunes jockeys qui n'avaient ni son équilibre, ni son talent, ni sa propension à encaisser des coups, et encore moins sa propension à fêter des victoires avec autant d'entrain, ont compris à leurs dépens, mais souvent trop tard que l'imitation s’arrêtait à la courtesse des étrivières et aux prouesses bachiques...Je me suis donc souvent, dans mon action de coach auprès des jeunes en devenir, attaché à leur enlever de l'idée de faire un copier/coller du jockey aux 15 cravaches d'or.
Christophe Pieux: son 1e exploit inconnu par FranceSire