Histoire des Prix de Diane et Jockey-Club les plus rocambolesques
L'indispensable Monsieur Bougon, ici entre Alban de Mielle et Criquette Head, signe un retour fracassant au 1e plan historique avec une série d'anecdotes croustillantes sur le Prix de Diane Longines.
Voici 104 ans exactement, en 1916, année de la bataille de Verdun en plein coeur de la 1e guerre mondiale, le Prix du Jockey-Club s'est disputé sans dire son nom, puisqu'il avait été renommé Prix de Sélection, sur l'hippodrome de Moulins. Il n'empêche que son vainqueur est resté l'un des plus marquants de toute l'histoire de la course, puisque Teddy devint un chef de race international après son exportation aux Etats-Unis.
En vérité, les belles campagnes de France ont été très peu présentes dans ce Prix du Jockey-Club pendant longtemps. En 2008, Eric Libaud, installé dans sla Sarthe, s'impose avec Vision d'Etat. C'est une première depuis l'après-guerre. Rappelons qu'en 1891, le vainqueur, Ermak, est entrainé dans l'Allier par Arthur Watkins. Il porte les couleurs de Raymond de Monbel. En 1862, le vainqueur Souvenir (élevé au Haras des Douze-Traits près de Nantes) est entrainé par Charles Baines à Seiches sur le Loir, en Anjou, petite ville dont l'hippodrome vient malheureusement de fermer.
Finalement, le Prix de Diane a été plus souvent perturbé que le Jockey-Club, même en temps de paix avec l'ennemi extérieur, mais plutôt à cause de troubles intérieurs syndicatistes. Dotés d'un intelligence primaire qu'ils autoproclament supérieure, ces fourbes défenseurs des "peuples opprimés" tirent évidemment sur la corde symbolique du Prix de Diane (ex Hermès) et donc de la classe dite supérieure dont ils sont allegriques, jaloux de ne pas pouvoir en faire partie. Xavier Bougon nous rappelle les grèves, mais aussi les éditions atypiques du Prix de Diane.
1874 et 1875 : Le juge fit afficher dead-heat (en 1874 et 1875), mais chaque fois les propriétaires décidèrent de recourir l'épreuve pour désigner la gagnante. Destinée en 1874 et Tyrolienne en 1875. Les deux sont entrainées par Henry Jennings (apparenté à Alec Head)
1893 : la gagnante, Praline, débutait pour Paul Aumont
Nikellora
1945 : Grêve des lads le matin même du Prix de Diane (qui dure 6 jours du 3 au 12 juin). Le Prix de Diane est reporté au samedi 16 juin, et remporté par le cack Nikellora, qui enlève dans la foulée de Prix de l'Arc de Triomphe.
1947 : programmé le dimanche 8 juin, reporté au jeudi 12 juin, en raison d'une grêve des Lads (les propriétaires menacaient également de faire grêve) : gagnante Montenica.
1949 : Christian Doumen, est en selle sur une pensionnaire de son père Jean. Apprenti chez Henri Gleizes, il n'a que 16 ans et 7 mois (né le 2 novembre 1932). Seul Jeran-Pierre Boullenger était plus jeune.
1959 : deux pouliches d'Alec Head, entraineur pour le prince Aly Khan, sont au départ. L'une est montée par le tout jeune Lester Piggott alors qu'elle sert de leader à sa compagne qui termine au troisième rang.
1954 : Bastia, la future mère de Right Royal, débutait dans le Prix de Diane. A priori, elle devait servir de leader à sa compagne de couleurs, la lauréate Tahiti.
1955 : la gagnante Douve (à 38/1) était maiden.
Hermières s'impose avec un jockey de 18 ans.
1961 : jumelé gagnant de Geoffrey Watson. La gagnante appartient au baron Guy de Rothschild, la seconde au baron Elie de Rotshchild. La gagnante, Hermières, est montée par Jean-Pierre Boullenger, âgé de 18 ans (né en novembre 1942)
1965 : la gagnante, Blabla est entrainée à Maisons-Laffitte. C'est la dernière victoire du centre mansonnien.
1974 : c'est la 1ère fois que la gagnante des 1000 Guinées remporte le Prix de Diane. Highclere s'impose en présence de sa propriétaire...la Reine d'Angleterre !
1975 : annulé pour cause de grêve des lads. Il ne sera pas reporté.
Envolée de Pawneese, montée par Yves Saint-Martin.
1976 : Pawneese remporte le Prix de Diane le 13 juin après avoir gagné les Oaks le 4 juin. Fille de l'Air avait réalisé le même exploit dans l'ordre inverse en 1864.
1979 : Dunette l'emporte à 50/1, un nez devant Three Troikas, sous la selle de Georges Doleuze, le père d'Olivier, qui est si sûr de son fait qu'il se lève tout debout sur sa jument au passage du poteau.
1981 (14 juin) : la gagnante, Madam Gay, était maiden malgré une deuxième place dans les Oaks (le 6 juin)
1983 : Air Distingué se classe troisième (de Escaline) pour sa rentrée. Entrainée par Dick Hern, elle porte les couleurs d'un certain Cheikh Mohammed Al Maktoum dont c'est le premier partant dans le classique cantilien.
Northern Trick laisse Grise Mine à 5 longueurs.
1984 : 5 longueurs en faveur de Northern Trick. C'est le plus grand écart à l'arrivée. Dans cette édition, premier partant d'une pensionnaire entrainée à Deauville Daily Busy (4ème pour Nicolas Madamet)
1986 : c'est la Princesse Anne qui remet l'objet d'art au propriétaire de la gagnante.
West Wind s'impose deux autres pouliches provinciales.
2007 : trio gagnant de pouliches entrainées en province (Pantall, Rohaut, Boisnard). A cette occasion, en selle sur West Wind Lanfranco Dettori remporte son premier Prix de Diane. Il venait de remporter le Prix du Jockey Club et la veille son premier Derby d'Epsom en selle sur Authorized. La troisième, Diyakalanie, appartient à un guadeloupéen, Raymond Luce.
2008 : Zarkava gagne. Aucun scandale, mais le plus beau jour de notre vie de puriste. Elle devance Gagnoa et une pouliche manquait un peu de tenue mais qui gagnera 16 Gr.1 ensuite : Goldikova !
2009 : jumelé gagnant de Jean-Claude Rouget, avec Stacelita devant Tamarzite.
2010 : jumelé gagnant d'Alain de Royer Dupré, avec Sarafina devant Rosanara.
2017 : première monte d'une jeune fille dans le Prix de Diane, en l'occurrence, Maryline Eon. Elle termine 8e de Senga en selle sur Yellow Storm.
2019 : 4 partantes pour JC Rouget. Il termine 2e de Channel avec Commes et 4e avec Etoile.