Dinolit, 20 ans d'histoire entre Maulepaire et la famille Shalam
Dinolit, grise comme il est de coutume dans la famille, s'impose pour ses débuts à Moulins
C'est en 2018 que Joseph Shalam nous a quittés à l'âge de 93 ans. A cette époque, la petite Dinolit n'avait qu'un an, et s'épanouissait dans les vertes praries de Maulepaire, non loin de sa mère, sa tante et sa cousine. Cela fait plus de 20 ans que Joseph Shalam, et maintenant son épouse Evelyne, élève au Haras de la famille de Tarragon, tenu d'une main de maître par Pierric Rouxel. Car si Maulepaire récolte les fruits de son travail, ils sont aussi les "jardiniers" de nombreux clients, Le Berry étant un exemple marquant et actuel de la réussite des fidèles de la méthode. Ainsi, en gagnant aujourd'hui pour ses débuts à Moulins sous la casaque de Renée Dwek, associée à Olivier Piraud et Joseph Lesguer, Dinolit ne croyait pas rendre un si bel hommage à la grande histoire des Shalam avec Maulepaire.
Evelyne Shalam à gauche avec Marcel Rolland lors d'une victoire de Libaute, la mère de Dinolit, à Auteuil (APRH)
La belle grise, qui ne débutait qu'à 4 ans, est la plus tardive de sa jeune fratrie. Régulière sans parvenir à gagner, sa grande soeur Libline avait même débuté en plat. Quant à sa petite soeur par Montmartre nommée Ma Beauté, elle a débuté par une 3e place à Auteuil il y a peu. Dinolit est une fille de Doctor Dino, pour qui sa mère n'avait pas eu à effectuer un grand déplacement depuis Maulepaire... 100m à pied en somme, puisque les étalons de la famille Devin logent en pleine saison de monte à quelques pas de la station des juments. Propriétaire de chevaux depuis belle lurette, ayant notamment eu Fair Mix en plat avec l'écurie Week-End, Joseph Shalam a notamment été connu pour avoir élevé et exploité le champion d'Auteuil Katiki. Ce poulain fantasque avait gagné le Cambacérès chez Marcel Rolland, avant de passer chez Jean Paul Gallorini. Un jour, il a tout simplement dit non et a commencé à ne plus vouloir prendre le départ. Un passage éclair chez Nicolas Blondeau lui a permis de gagner le Grand Prix d'Automne, avant de retomber dans ses vieux démons. Il a fini par apprendre le dressage avec un écuyer du Cadre Noir de Saumur. Joseph Shalam l'avait alors offert au général Pierre Durand, un ancien écuyer en chef de la célèbre école d'équitation.
Katiki, le champion aussi doué que fantasque de la famille Shalam (APRH)
A des années lumière de Katiki, l'histoire de Maulepaire et de la famille Shalam a commencé avec Libellule, la grand-mère de Dinolit, qui adorait l'Ouest. Entraînée par Guy Henrot sous les couleurs Head, elle avait été réclamée suite à une victoire au Lion d'Angers. La fille d'Highest Honor, qui a donné ce côté gris à la famille, n'a gagné que dans l'Ouest, mais 8 courses tout de même, avant de rentrer poulinière... à Maulepaire ! Résultat, en 6 produits, Libellule a fait autant de vainqueurs ! La première fille, Loulane, est toujours à Maulepaire, accompagnée par sa fille Marlonne, gagnante de listed et placée de groupe à Auteuil. Pleine de Barastraight, Loulane est promise à Bathyrhon, tandis que Marlonne a été présentée à Telecaster, voisin de Doctor Dino au Mesnil.
Mais le meilleur produit de Libellule est sans conteste la belle Libaute, devenue aujourd'hui mère de son premier gagnant avec Dinolit. Confiée à Guy Henrot dans un premier temps, comme sa mère, Libaute a gagné de 8 longueurs en plat à 2 ans, et n'a débuté qu'à 4 ans chez Marcel Rolland en obstacle. Toute bonne, elle a gagné deux Gr.3 sur la Butte Mortemart en haies, et s'est classée 3e du prix Renaud du Vivier (Gr.1). La championne maison est elle aussi à Maulepaire évidemment avec sa soeur et sa nièce, toutes les deux grises. Pleine de Nirvana du Berlais, Libaute sera saillie par Gémix en 2021, et n'a plus eu de produits depuis 2018. Dinolit, qui a gagné aujourd'hui, rend un bel hommage à Joseph Shalam, mais n'oublions pas que la suite est entre de bonnes mains...
Déjà quasiment blanche en course, Libaute peut désormais compter sur la relève (APRH)