Même pour Aidan O'Brien battre les américains sur le dirt reste un exploit

31/10/2024 - Actualités
City of Troy tentera de réussir là où nombre de cracks d’Aidan O’Brien comme Galileo et Giant’s Causeway ont échoué, à savoir remporter la Breeders’ Cup Classic face aux machines américaines. 

 City of Troy tentera de battre les meilleurs américains dans la Breeders' Cup Classic


Les courses hippiques dans leur forme moderne se sont développées, structurées en Angleterre à la fin du 18e siècle avant de devenir par la suite un phénomène mondial. Si, dans la plupart des grands pays de courses, le gazon est la surface reine, aux Etats-Unis c’est le dirt qui est la surface dominante. Contrairement aux pays du Vieux-Continent, l’Amérique a décidé d’orienter la quasi-totalité de sa filière vers cette surface. La raison principale de ce choix est purement économique. En effet, le sable nécessite beaucoup moins d’entretien que le gazon. Dès lors on peut y courir plus souvent et moins de ressources humaines sont nécessaires pour avoir une piste en bon état. De plus, au pays de la performance et de la vitesse, le dirt étant une surface plus régulière, les performances et les chronos le sont tout autant. Tandis qu’en Europe, entre un terrain bon du printemps et une piste lourde et hachée d’octobre, les performances réalisées par les chevaux diffèrent grandement.
 
 
   La Triple Couronne américain se dispute sur le dirt
 
 
Quiconque a déjà regardé des courses américaines a pu en quelques secondes s’apercevoir de la différence des courses sur dirt et sur gazon. Aux US les chevaux de dirt sont à bloc durant la première partie de course, et c’est ensuite celui qui est capable de repousser l’effort le plus loin possible qui l’emporte, tandis que sur le gazon et notamment en Europe, les courses terminent au sprint. Dès lors, ce sont des aptitudes différentes qui sont exigées pour les chevaux. Ainsi, depuis le milieu des années 1800, l’élevage US a façonné son élevage afin de produire des individus avec beaucoup de puissance, capables de posséder une énorme vitesse de croisière, et de soutenir l’effort.
 
 
 
 
Le morphotype moyen des chevaux de dirt et de gazon européen est différent. Les compétiteurs du sable sont davantage massifs et puissants que leurs homologues du gazon qui sont quant à eux davantage capables de changement de vitesse et d’accélération dévastatrices. Les frontières entre les deux surfaces sont assez tenues, et rare sont les exemples de chevaux ayant performé à très haut niveau sur les deux surfaces. Les américains, hormis Wesley Ward, ne viennent que très rarement en Europe, et les européens viennent majoritairement aux USA pour les courses sur le turf.
 
 
 Après avoir couru sur le dirt aux US, No Nay Never avait remporté le Prix Morny
 
 
Cependant, certains entraîneurs européens avides de challenges, tentent de venir battre les américains dans leur pré carré. Parmi eux, celui qui est le plus coutumier du fait s’appelle bien évidemment Aidan O’Brien. L’homme de tous les records, pour qui rien ne semble impossible s'y casse malgré tout souvent les dents. Depuis les années 90, en une trentaine de tentatives, l’irlandais n’a remporté que deux étapes de la Breeders’ Cup courues sur le sable. Des cracks comme Galileo ou Giant’s Causeway ont échoué dans cette quête. Cette année, O’Brien a décidé de présenter le cheval qui selon lui est le meilleur qu’il n’ait jamais entraîné : City of Troy. En digne fils de l’américain Justify, le 3 ans semble être le candidat idéal pour remporter la Breeders’ Cup Classic. Infatigable et capable de suivre tous les trains, City of Troy tentera samedi d’imiter le Gosden Raven’s Pass et le Fabre Arcangues, les deux seuls européens au palmarès de l’une des épreuves reines du dirt. 
 
 
   Le Fabre/Wildenstein Arcangues avait créé la surprise dans la Breeders' Cup Classic à la cote de 133/1

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