Cette machine de guerre d'As d'Estruval
Bernard Le Gentil, à la tête d'As d'Estruval félicite son champion ©APRH
Interviewé en février 2016 par France-Sire, Guillaume Macaire ne cachait pas toute l’estime liée à son protégé As d’Estruval. Il le programmait pour participer à l’édition 2016 du Grand Steeple Chase de Paris parmi un carré d’as de toute beauté (citons entre autre Storm Of Saintly). La journée de réouverture d’Auteuil accueillait le premier tremplin qui mène à la course suprême. Le Prix Robert de Clermont-Tonnerre (Gr.3) a vu 16 chevaux au départ, parmi eux So French, lui aussi entrainé par Guillaume Macaire et lauréat du Gr.1 Prix Maurice Gillois en 2015. Ce dernier a finalement pris la 5ème place pour son premier essai face « aux vieux ».
As d’Estruval commence à prendre de la maturité et de l’assurance. Aujourd’hui âgé de 6 ans, il a eu un parcours relativement protégé jusque là. Il débute ainsi à 4 ans par une 2ème place à Enghien sur les haies puis signe directement sa première victoire à Auteuil pour sa deuxième sortie dans le Prix Ex Voto. En novembre de la même année, en 2014, As d’Estruval trouve la bonne cadence en remportant le Prix Triquerville (Listed). Fin d’année dernière, ce champion en herbe s’offre trois victoires de rang sur la butte Mortemart : le Prix de Bagatelle de 6 longueurs, le Prix Fondeur (Listed) de 7 longueurs et le Prix Dandolo de 15 longueurs.
Toute la puissance d'As d'Estruval s'exprime sur cette photo. Il permet à Bertrand Lestrade de signer une nouvelle victoire d'importance à Auteuil ©APRH
Bernard Le Gentil, Monsieur Estruval, a élevé ce drôle d’athlète. Il avait acheté l’arrière grand-mère d’As d’Estruval à un éleveur des Landes, Monsieur Hazan. Amiret Adour -une fille de Sukawa, lui-même un ancien Wildenstein- était arrivée dans le Pas-de-Calais à Vieil Hesdin, là où sont élevés les « Estruval », du nom du château de Bernard Le Gentil, une propriété familiale puisque son grand-père Ernest Le Gentil y élevait déjà des Boulonnais. Il en comptait jusqu’à 160 !
En 1994, Amiret Adour donne naissance à Grotte d’Estruval de son union avec Zayyani (Darshaan). Cette pouliche va signer une victoire à Auteuil, le Prix Lindor en 1998 et va à son tour pouliner d’Ombre d’Estruval. Confiée comme sa mère aux soins de l’entraineur Stephan Kalley, Ombre d’Estruval a été l’une des meilleures pouliches de sa génération. Née en 2002, cette fille de Nikos, prend le leadership des pouliches de 3 ans en remportant les Prix Bournosienne (Gr.3), Wild Monarch (Listed) et de Chambly (Listed). A 4 ans, elle se classe 2ème d’Or Noir de Somoza dans le Gr.1 Prix Ferdinand Dufaure et revient à 6 ans pour 3 victoires de suite à Auteuil plus une 2ème place des « Drags » (Gr.2).
La belle et excellente Ombre d'Estruval ©APRH
Conservée comme poulinière par Bernard Le Gentil, ancien Président de l’Association Nationale des AQPS et ex Président des Steeple-Chase de France, Ombre d’Estruval aura comme premier produit As d’Estruval. « J’ai essayé de marier un prince avec une princesse » nous a-t-il confié quant au choix du croisement avec Nickname. Par la suite, Ombre n’a été croisée qu’à des prétendants de haute volée. En 2012, elle donne naissance à une femelle par Poliglote, la future Caresse d’Estruval gagnante de 3 Listed l’an passé à 3 ans et 2ème du Bournosienne (Gr.3). Celle-ci est actuellement au repos dans le Pas-de-Calais chez son éleveur-propriétaire. En 2015, Ombre a ensuite pouliné d’un mâle de Saint des Saints nommé Frisson d’Estruval. Vide la même année, Ombre d’Estruval vient d’être saillie par Saint des Saints ce vendredi 4 mars en fin de matinée.
Note : Grotte d’Estruval a également engendré Talent d’Estruval, un fils de Nononito né en 2007 3ème du Prix Ferdinand Dufaure (Gr.1) pour Robert Collet et la casaque Hayoz.
Grotte d'Estruval, la grand-mère d'As d'Estruval alors âgé de 14 ans en 2008 dans les prés de Bernard Le Gentil
As d’Estruval a été débourré au Haras d’Estruval comme tous les représentants de Bernard Le Gentil. Ce dernier nous a exliqué : « Tous nos chevaux sont débourrés à la maison. Ils sautent notamment en liberté dans un manège puis partent dans le Maine-et-Loire chez Richard Chatel, un ancien jockey aujourd’hui pré-entraineur. Ensuite, leur scolarité continue chez Guillaume Macaire chez qui je place 100% de mes chevaux depuis 2010 ».