Le 2e Prince de Philippe Bourgeais
Prince Philippe, le même style chaloupé sur les obstacles que son patron, Bourgeais Philippe, sur une piste de rock and roll
Ses parents étaient de petits agriculteurs avec quelques hectares, des animaux, une basse cour, à l'ancienne, et les quelques chevaux, forcément, comme tous les paysans du coin du Lion d'Angers, puisqu'ils habitaient à quelques kilomètres de l'hippodrome du Lion d'Angers. Comme le garçon grandissait moins que son frère aîné Dominique, fameux cavalier des Sociétés Hippiques Rurales (SHR), ce jeune Philippe piqué par la passion des courses a commencé à monter en gentleman à 16 ans, puis il a construit sa propre piste sur 1000 m environ autour du plus grand champ de la ferme. Et voilà, Philippe Bourgeais commence à entrainer des chevaux de courses à 20 ans à peine. Jockey d'obstacle aux 70 victoires, jamais il n'a eu l'ambition de devenir un poids lourd de la profession, jamais il n'a passé une licence publique. Mais aujourd'hui à 55 ans, le neveu d'Hubert Bourgeais vit de sa passion, et plutôt pas mal.
"Je suis à fond ! J'ai 6 ou 7 chevaux ! Mais si on veut faire les choses bien...Evidemment c'est ma plus belle victoire ! Avec mes boucs je n'ai jamais fait mieux " Il est taquin...car l'homme, par ailleurs excellent danseur de rock, est tout sauf un cossard. Il fait tout lui-même et parvient toujours, même par temps de vaches maigres à trouver des petits chevaux qui gagnent des petites courses sur des petits hippodromes. Et quand ça va mieux, il gagne mieux. En tant que jockey, il s'était fait connaître avec le fougueux Joyeux Maine, puis en tant qu'entraineur avec des bons sauteurs de l'ouest comme Court Blazer, Nuel ou Borcalino (26 victoires !). C'était dans les années 80. Beaucoup plus récemment, il avait gagné sa 1e course "parisienne" dans Prince Adnaan, élevé à la maison, en débutant à réclamer à Deauville (acquis 28.200 €, il n'a jamais répété)..
Philippe Bourgeais et Marye-France Besnard, avec Prince Philippe lors de sa 1e victoires à Enghien en débutant en avril 2014, monté par Bertrand Bourez.
Dans les années 90, une véritable balle de ping pong nommée Adriana, qui lui gagne 7 courses surtout en cross. Il la conserve poulinière, d'autant plus qu'il avait aussi conclu 3e du Grand Steeple-Chase de Craon avec son frère aînée Rio de Oro (Roi de Perse). Comme elle a couru jusqu'à 11 ans, Adriana (Maiymad) ne fera 3 produits, dont 2 mauvais et une honnête, Coquine d'Anjou (Saint-Cyrien), que Philippe conserve bien qu'elle n'ait jamais gagné. Et c'est le banco ! Pour son 1e produit par le très regretté Denham Red, cette dernière sort Prince Philippe, double vainqueur en plat, puis lauréat pour son 1e essai en haies à Enghien en avril 2014 (à l'issue duquel il a échoué...à la visite d'achat !), et 2e de Listed dans le Prix Dominique Sartini en septembre. La consécration pour un homme de cheval complet, patient, passionné et méritant.
Il y a 32 ans, ici en 1983 en selle sur la vedette du cross de Durtal Joyeux Maine, Philippe Bourgeais arborait déjà sa casaque orange, puisqu'il venait se lancer entraineur à l'âge de 23 ans.
" Et la petite soeur est encore bien mieux, une yearling également par Denham Red qui s'appelle La Petite Marye et qui va comme un avion dans le pré. Aujourd'hui, la mère Coquine d'Anjou est prête à pouliner de Spanish Moon. Et elle doit retourner à Spanish Moon. J'ai 3 autres poulinières. Titounight, la soeur de Peps'o et Lutilhous, est pleine de Sunday Break. J'ai aussi Sister Flo, une Mark of Esteem qui m'a gagné 2 courses, et Procq, qui vont saillir bientôt."