Lemaire, Frankel et Stacelita règnent sur le Japon
Voir la victoire de Soul Stirring dans le Hanshin Juvenile Fillies (Gr.1). Son jockey Christophe Lemaire, à la corde, porte une casaque jaune et noire avec une toque rose claire. La pouliche, très signée par sa mère Stacelita, est bai brune avec une étoile sur le front
Une promenade de santé et encore une monte à la corde qui a du se faire pâmer d'admiration les observateurs nippons. Il est vrai que, sans leur faire offense car ils suivent la règle très stricte de ne pas se toucher pendant la course, les jockeys japonais ont une forte tendance à galoper dans des lointains extérieurs. En Europe, les pilotes cherchent toujours le chemin le plus court et n'ont pas peur de se faufiler. A Hong Kong ce dimanche 11 décembre 2016, Katsumi Yoshida criait au génie à propos de Ryan Moore qui avait monté Maurice "in the inside". De l'autre côté de la mer de Chine, son frère Teruya aura pu dire de même au sujet de Christophe-Patrice Lemaire, resté en dedans en selle sur Soul Stirring et qui s'est régalé le long du rail dès qu'il lui a demandé d'allonger ses foulées. Le jockey français, le premier étranger avec Mirco Demuro à avoir obtenu une licence permanente de jockey japonais, a gagné 6 courses ce dimanche, plus 2 la veille, ce qui le ramène en tête du classement des jockeys à 5 réunions de la fin de l'année !
Christophe Lemaire s'apprête à remporter la cravache d'or du Japon au terme de sa 1e saison complète au Pays du Soleil-Levant
Cette Soul Stirring a donc offert au Pays du Soleil-Levant son premier Gr.1 au crack intersidéral Frankel, qui a certes sailli une qualité de juments extraordinaire la première année, mais qui l'assume parfaitement avec le succès attendu dès ses premiers partants au printemps 2016.
Invaincue en 14 sorties, Frankel n'a donc rencontré que des princesses à son entrée au Haras de Banstead Manor Farm chez Khaled Abdullah en Angleterre. En l'occurrence, la mère de Soul Stirring fut une grande championne des deux côtés de l'Atlantique. Stacelita, fille de Monsun issue de la souche Wildenstein de Sagace, élevée par Jean-Pierre Dubois, s'est tout d'abord envolée dans le Prix de Saint-Alary puis le Prix de Diane, déjà montée...par Christophe Lemaire. Egalement 2e avec Tamazirte, son entraineur Jean-Claude Rouget faisait le jumelé du Diane et le doublé des classiques, dans la foulée du son 1e Jockey-Club remporté par Le Havre...toujours avec Christophe Lemaire.
Soul Stirring alors qu'elle était foal, en novembre 2014
A 4 ans, Stacelita remporte le Prix Jean Romanet (Gr.1) à Deauville. A 5 ans, son propriétaire américain, Martin Schwartz, la confie au jeune Chad Brown, ex-assistant de Bobby Frankel, aux Etats-Unis. Elle y enlève les Beverly D Stakes (Gr.1) à Arlington puis le Flower Bowl Invitational (Gr.1) à Belmont avant d'échouer dans la Breeders'Cup. Aussitôt, elle fait l'objet d'une transaction privée et rejoint l'extraordinaire jumenterie du japonais Teruya Yoshida.
Stacelita à Shadaï Farm
Ce dernier la laisse aux Etats-Unis pour la faire saillir par Smart Strike, ce qui donnera une pouliche nommée Southern Stars, gagnante d'un petit maiden en avril 2016 à Sandown chez John Gosden. Car une fois pleine du gagnant de Kentucky Derby, Stacelita était repartie en Angleterre, pour rencontrer le débutant Frankel en 2013. Puis, cette grande voyageuse a fini par rejoindre Shadaï Farm, sur l'ile d'Hokkaido, où Star Stirring est née le 13 février 214. Stacelita a alors été saillie par Deep Impact, la star locale. Le conte de fées se poursuit désormais.